Septembre 1888. Les feuilles des arbres prennent de jolies couleurs.

Auguste Renoir, sa compagne Aline et le petit Pierre sont venus passer quelques semaines chez Gustave Caillebotte.

Les régates d’automne n’ont pas encore repris leur programme. Tout est encore calme au Petit-Gennevilliers.

Gustave a déjà fait le portrait d’Aline qui pose maintenant pour Auguste en compagnie de Charlotte à bord d’une yole. Si le plan d’eau d’Argenteuil est dédié à la régate, la mode est encore au canotage. Charlotte et Aline pourraient croiser Guy de Maupassant qui promène ses amies sur le canot Madame. Aujourd’hui, elles n’ont fait qu’un petit tour par le petit bras du fleuve jusqu’à la ferme du Moulin Joly. Le hameau n’a pas le charme de Bougival, les canotiers sont moins nombreux, néanmoins les chantiers Seyler et Texier tout proches construisent des yoles pour les régatiers locaux.

Les compétitions d’aviron ne manquent pas et dans quelques jours, les rameurs du Canoë Club de France passeront à Argenteuil.

Un intermède, ce début d’automne pour ces peintres dont leur groupe, les Impressionnistes, part à vau-l’eau. La dernière exposition a eu lieu il y a déjà deux ans et malgré ses efforts, Caillebotte n’a pas réussi à réunir les amis.

Le petit chien de Charlotte attend sagement au ponton.

Ce petit chien, dont on ne sait pas le nom, figure souvent sur les tableaux et les photographies de cette époque. Quand il est là, même si on ne la voit pas, la compagne de Gustave n’est pas bien loin.

Depuis son arrivée au Petit-Gennevilliers en 1881, Gustave a organisé son domaine idéal. Maisons, atelier, serre horticole, chantier naval, tout est en place pour créer et satisfaire ses envies.

Il a maintenant tout le loisir de dessiner et construire ses bateaux à domicile.

Mouquette, que l’on aperçoit à gauche au mouillage, sera le premier de ses voiliers construit au chantier Luce.