« La Commission consultée sur les parcours à donner en course, décide que l’on comptera:
– 2 kilomètres pour la petite piste, la bouée d’amont étant mouillée devant les Bains Vernay et la bouée d’aval, en tête de l’Ile Marande.
– 5 kilomètres pour la grande piste, la bouée d’amont étant mouillée devant les Bains Vernay et la bouée d’aval, en face du pigeonnier de la ferme de Bezons. » Maurice Brault, séance du 7 octobre 1881, Commission des Courses du CVP.
Le dimanche matin, vu de la promenade d’Argenteuil, les promeneurs observaient un étrange cortège le long du chemin de halage sur la rive d’en face.
Un canon de belle taille roulait avec peine, un porte-voix suivait, des silhouettes les accompagnaient, les bras chargés de linge coloré.
Sur l’eau, les marins de chez Texier animaient le plan d’eau et allaient disposer les bouées rouges ou bleues selon les instructions du Comité de Courses.
Le vocabulaire était hippique. On se rendait au champ de courses où le départ serait donné à 1 heure de l’après-midi, précisément.
Les bateaux étaient montés par un équipage qui effectuaient des tours de pistes. On pariait, parfois, mais il n’était pas question d’argent.
Paul Signac nous a laissé un précieux témoignage de l’organisation des régates d’Argenteuil. Un croquis au fusain, non daté, mais exposé en 1886.
Quelques pavillons sur le mât interpellent. Cela ne ressemble pas aux signaux d’aujourd’hui.
Le code se retrouve dans les annuaires du Cercle.
Le pavillon du club en tête de mât. Une boule hissée à la corne du sémaphore indique un départ à la remonte; l’absence de signal indique un départ à la descente.
Un petit parcours est représenté par un pavillon carré, un grand par une flamme. Le nombre de pavillons ou de flammes indique le nombre de tours à faire.
Leurs couleurs précisent: bleu, virages sur la rive droite, rouge, virages sur la rive gauche.
Les bateaux devaient arborer en tête de mât une flamme rouge signifiant qu’ils étaient en course et une bleue s’ils étalent au mouillage.
Une amende de cinq francs était appliquée aux contrevenants…
Paul Signac était l’ami de Gustave Caillebotte. Il avait tiré ses premiers bords à Asnières où, jeune homme, il habitait chez sa mère.
L’un de ses bateaux était un Monotype Mors du CVP, baptisé Faux-Col.
Il a participé à la dernière exposition des Impressionnistes en 1886, puis il est au soleil du midi pour jouer avec les couleurs, les diviser et les juxtaposer pour notre plus grand bonheur.
On lui connaît une trentaine de bateaux, dont l’Olympia, son hommage à Manet.