Arrivant de Paris par le train, les membres du CVP débarqués à la gare d’Argenteuil, découvraient depuis le pont routier leur terrain de jeu dominical.
Une portion de Seine longue de 4 kilomètres barrée au lointain par le pont de Bezons, le hameau du Petit-Gennevilliers, l’Ile Marande à gauche, et sur la rive d’en face, la promenade d’Argenteuil bordée d’arbres.
Passé le pont, le chemin vous emmenait vers les premières maisons, les restaurants Fournaise et Frébourg, puis le club-house du Cercle caché par de grands arbres, le mât de pavillons dépassant du feuillage. La tribune des spectateurs était installée sur la berge.
Plus loin, vos pas vous conduisaient vers le chantier naval Texier, quelques maisons de villégiatures, le chantier Luce de Gustave Caillebotte et enfin tout au bout du hameau, le champ de courses d’où étaient données les départs des régates.

Au premier plan du tableau, le ponton du loueur de canots, en arrière, les bateaux au mouillage. On est en semaine, pas de voiles sur l’eau.
S’il y avait le son, on entendrait le bruit des scies et des marteaux s’échappant des ateliers, le moteur d’un chaland ou le train qui passe dans notre dos, sur l’autre pont celui du chemin de fer qui nous a amené ici depuis la Gare Saint-Lazare.
Voici le décor que nous a peint Gustave, l’un des vices-présidents du CVP en 1883.