Gwendoline

Compte-rendu de Conseil du CVP, séance du 16 novembre 1900:

« Le Cercle demandera pour le mardi 20, une lanterne de projection à la maison Molteni. »

À la fin du XIXème siècle, il était inconcevable d’organiser une projection de photographies sans l’intervention d’Alfred Molteni.

Si le nom n’est plus très connu du grand public, les photographes du Cercle de la Voile et du Photo-Club de Paris le tenaient en haute estime.

Alfred et son frère Jules s’étaient inscrits au CVP en 1859. Ils n’étaient pas restés très longtemps faire du canotage, les affaires familiales les ayant réclamés très vite. Mais en 1880, ils avaient repris le chemin d’Argenteuil.

Les régatiers parisiens étaient chanceux et gâtés, leurs bateaux étaient souvent les sujets d’Alfred. Albums, projections, concours de photographies étaient devenus courants.

En 1894, Le Figaro Illustré avait publié un article sur le Cercle de la Voile de Paris illustré en couleur. Les images utilisées n’étaient pas des dessins, mais bien des photographies. En couleurs ou colorisées ?

Au Photo-Club que fréquentait quelques membres du Cercle, Hottinger, Rothschild, de Vilmorin, Ménier et Leys, on suivait de près les progrès de la prise de vue en couleur.

Si Louis Ducos du Hauron avait mis au point la trichromie, les frères Lumière n’avaient pas encore inventé leur procédé autochrome.

C’est en novembre 1894 qu’Alfred est cité dans le bulletin du Photo-Club: « À l’issue de la séance, monsieur Molteni projette à l’aide d’une lanterne munie d’un chalumeau multi-saturateur, une série d’épreuves coloriées.

Les vues des bateaux, peut-être présentées ce soir-là, sont arrivées jusqu’à nous, dont le 3 tonneaux Gwendoline.

Émile Mors l’avait dessinée et construite dans son chantier du quai de Grenelle à Paris en 1893. On la trouve aussi présente en 1900, aux Régates de l’Exposition. Son nouveau propriétaire lui avait offert une médaille de bronze dans sa catégorie.

La couleur avait fait timidement son entrée dans la photographie de yachting en 1894, sur la Seine, aux Mureaux, le nouveau terrain de jeu des régatiers du Cercle.

En attendant, en 1900, le noir et blanc était de mise.

Albert Glandaz et Louis Quennessen avaient remporté le concours annuel de photographie. Bravo à eux!