Le calendrier de l’Avent 2025 / 18 – Ducky, Ricochet, Marsouin et les autres
Ducky, Ricochet, Marsouin et les autres…
Quand on fait l’inventaire des plaques de verres de l’année 1900, présentées au concours de photographie du Cercle, on s’aperçoit que les participants avaient privilégié les bateaux vedettes de l’événement. Les favoris, les challengers et les étrangers avaient la côte, et nombreuses sont les vues de Scotia et Sidi Fekkar.
Heureusement, il y a quelques images différentes. Les photographes avaient-ils choisi des bateaux moins célèbres parce qu’ils préféraient se démarquer des autres concurrents ou parce que la lumière était plus belle ?
125 ans plus tard, cela nous arrange bien.
Grâce à eux, nous pouvons mettre des noms de bateaux sur des images, même si ceux-là ne nous parlent pas vraiment, à l’instar de Ducky au premier plan de la photographie d’aujourd’hui.
Au début de l’année 1900, Ducky s’appelait encore Algue et appartenait à Jean Frédéric Henrique, membre du CVP. Vendu à Marcel Moisand, au printemps, celui-ci l’avait rebaptisé pour l’occasion, et revendu aussi vite. Ducky était un deux tonneaux construit en 1896, chez Seyler à Courbevoie. Jolie coque. Moisand était lui aussi peintre, comme Daniel Knight, le skipper de la galiote qu’il vient de doubler. Que d’artistes sur l’eau pour cette compétition !
Au fond, le long de la berge, on découvre le numéro 65, en embuscade.
La liste officielle des inscrits s’arrête au numéro 64. Il y en a eu 66. Deux invités de dernière minute. On peut nommer l’un d’eux, Marsouin II (ex Bob), à Pierre Moussette du CVP. 3 tonneaux et demi, presque 9 mètres de long, construit en 1889 aux chantiers Révérend de Douarnenez. Est-ce lui sur la photo ? Sa taille conviendrait. Mais qui était le 66 ? A-t-il seulement couru ?
Devant eux, le numéro 50, dont on ne voit que la voûte. C’est Ricochet, à Henri Labat, ingénieur maritime à Bordeaux. Le bateau était un peu inconnu des parisiens, habitués aux racers de la Seine et du Havre, plutôt qu’aux yachts du Sud-ouest.
Plusieurs des concurrents étaient venus de loin pour cette régate exceptionnelle. Henri Labat avait fait le voyage. Un rédacteur du journal Le Yacht racontait un mois plus tôt :
« Monsieur Labat va envoyer à Meulan, par chemin de fer, son yacht Ricochet auquel il a fait subir d’importantes modifications, destinées à lui permettre de courir selon la nouvelle formule. La coque primitive du yacht, qui est en acier, va être enfermée dans une nouvelle coque formée de deux épaisseurs de cèdre. Le tirant d’eau du Ricochet a été réduit et la largeur de sa coque a été augmentée d’environ un mètre. »
Fallait-il vraiment transformer et alourdir autant ce bateau ? Ricochet n’a pas vraiment marché dans le tout petit temps séquanien.
Cette photographie avait-elle été primée ? Les reflets dans l’eau et le sujet plus proche sont intéressants. On remarque l’équipier concentré sur son foc. Belle image, n’est-ce pas ?




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